dimanche 29 janvier 2017

"Alger, le cri" Samir Toumi



Editions Barzakh - 165 pages

Dans son premier roman, Samir Toumi raconte sa quête de ce cri qui a lui avait fait défaut une première fois à sa naissance, et qui depuis est resté étouffé, par cette ville qui l’assaille, l’épuise. En fait en grandissant, ce n’était plus son propre cri qu’il cherchait, mais celui de sa ville et de ses habitants, c’était le seul et même cri.
Son esprit est agité, contraint à ne pas regarder vers l’avenir, à l’image de l’inconscient collectif qui ressent une absence de vision d’avenir et préfère se tourner vers la nostalgie du passé.
Le début du livre m’avait plu, une belle écriture, fluide ; j’ai surtout aimé les comparaisons et les métaphores que j’ai trouvées parlantes. Je comprenais parfaitement ce que l’auteur ressentait et décrivait, ayant moi-même travaillé dans cette ville pendant un certain temps, j’ai souvent ressenti des choses très similaires même si je pense qu’un lecteur n’ayant pas vécu à Alger pourra aussi s’y trouver et comprendre facilement. Une relation très fusionnelle entre l’auteur et sa ville est décrite d'une façon surprenante , ils partagent le même effroi, la même peur, le même désordre.
Mais je dois avouer qu’au fil de ma lecture, des répétitions commencent à se faire sentir, les belles métaphores du début devenaient de plus en plus pesantes, et le sentiment du malaise du personnage principal devient dur à supporter, le pari de l’auteur consistant à écrire ce livre sans dialogues, centre uniquement sur le narrateur et la seule intrigue principale : la quête du cri, y est surement pour beaucoup, l’apparition de la notion d’Adulte seul et d’enfant seul vers la fin du livre n’a pas arrange les choses, et enfin la fin en elle-même m’a laissé perplexe. 
A noter aussi les photos qui parsèment le livre et semblent être des repères au milieux du malaise ambiant.
Samir Toumi a écrit un deuxième livre, « l’effacement », j’ai lu dans les critiques qu’il était plus abouti que « Alger, le cri », je le note.

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